En 2013, Marie-Claire, pesait 187 kilogrammes.
Elle entame donc un parcours préopératoire au CHU d’Angers :
« j’ai vu cinq psychologues, un psychiatre, j’ai fait tous mes examens médicaux en double
parce que les services ne se transmettaient pas les dossiers ».
Après 18 mois elle s’entendra finalement dire que l’opération n’est pas possible.
« Si j’avais pu m’en dispenser ça aurait été plus simple. À Angers,
je me suis retrouvée face à des gens qui ne sont pas à l’écoute. »
« Je me suis retrouvée face à des gens qui ne sont pas à l’écoute »
MARIE-CLAIRE (Patiente)
Un parcours du combattant que connaissent beaucoup de personnes atteintes d’obésité et auquel la maison de l’obésité veut remédier. Inauguré samedi 8 avril,ce lieu, le premier de ce type en France, permettra aux patients d’avoir un accompagnement global dans leur thérapie. Géré par l’association pèse plume BFC, la structure, a pour but de rassembler en un seul point différents modes de prise en charge de l’obésité, qu’ils soient médicaux ou associatifs : hypnothérapie, prise en charge psychologique, diététique, nutritionnelle, activité physique adaptée, groupes de rencontre.
35 : c’est l’IMC (indice de masse corporelle, rapport entre la taille et le poids) au dessus duquel une personne est atteinte d’obésité sévère.
Multifactorielle : tous les obèses n’ont pas forcément de troubles du comportement alimentaire. L’OMS liste des causes psychologiques, métaboliques ou encore l’apparition de nouveaux aliments...
« On a encore plus besoin de ce type de structure dans un département
comme la Nièvre,
qui ne comporte pas d’offre de soins en chirurgie bariatrique »
précise le docteur Xavier Buchholz, trésorier de l’association et initiateur du projet.
Car tout résident de la Nièvre, s’il doit subir une opération bariatrique devra se diriger vers Dijon, Angers ou Sens. Un aspect qui pose aussi le problème des suivis pré et postopératoires : environ 50 % des patients sont perdus de vue deux ans après une opération.
Or, les membres de l’association se battent eux pour faire reconnaître l’obésité comme une maladie chronique, nécessitant un accompagnement à vie.
Un accompagnement qui pourra aussi se faire via la maison de l’obésité et son éducation thérapeutique, visant à rendre le patient autonome.
Il sera amené à définir, en concertation avec des membres de l’association et des professionnels de santé, les soins qui lui conviennent le mieux.
Concrètement, si un malade veut bénéficier des services de la structure, il devra prendre rendez-vous auprès de l’association, puis il sera intégré aux groupes d’échange.
Après une adhésion à l’association, il pourra bénéficier d’un parcours thérapeutique et se verra présenter les ressources auxquelles il peut avoir accès en fonction de ses besoins.
Le but : permettre aux patients d’avoir un suivi global et personnalisé, mais aussi leur permettre d’échanger sans être stigmatisés et de travailler sur l’estime de soi.
Et pour rendre possible une offre de soins de proximité, la maison de l’obésité devrait se doter d’ici la fin de l’année d’un service de téléconsultation pour la chirurgie bariatrique.
Maison de l’obésité. 07.82.14.65.77, Association pèse plume BFC, 35 bis rue du général Sorbier, 58000 Nevers.
Myriam Déborbe