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La Sleeve de Nadou - Que du Bonheur -
3 mars 2018

Bibliothèque - Ce qui reste de nos vies de Zeruya Shalev -

 

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          - CE QUI RESTE DE NOS VIES de Zeruya SHALEV -

 

«Même si je risque de découvrir qu’aimer et être aimé, c’est trop en demander, je me contenterai soit de l’un, soit de l’autre, mais chez nous ce n’est ni l’un ni l’autre, nous le savons tous les deux, alors à quoi bon insister.»

 

Hemda Horowitch vit ses derniers jours. Ses souvenirs s’imposent à sa conscience : un père trop exigeant, un mariage sans amour, cette difficulté à aimer équitablement ses deux enfants, Avner et Dina. Ces derniers se rendent à son chevet à l’hôpital de Jérusalem et essaieront de sauver, chacun à leur manière, ce qui reste de leurs vies.

Dans une langue puissante, Zeruya Shalev évoque la colère, le ressentiment et la peur qui construisent les familles autant que l’amour et le bonheur d’être ensemble. 

 

                        Résultat de recherche d'images pour "photo Zeruya Shalev"   Zeruya Shalev 

Zeruya Shalev est née en 1959 dans le même kibboutz que la poétesse Rachel.

Elle grandit à Bet Berl, près de Kfar Saba, avant de venir étudier la Bible à l’université hébraïque de Jérusalem.

Sa famille compte plusieurs écrivains, et elle a baigné dans une atmosphère où l’écrit et la littérature étaient valorisés au plus haut point.

Son père, Mordehai Shalev, est un critique littéraire renommé.

Son oncle est le poète Itshak Shalev et son cousin l’écrivain Meir Shalev. Elle est mariée avec l’écrivain Eyal Megged, fils de l’écrivain Aharon Megged.

Le 29 janvier 2004 , elle est victime d'un attentat suicide tout en conduisant suite à l'explosion d'un bus à Jérusalem alors qu'elle est sur la rédaction du roman Thèra. Dix personnes sont mortes dans l’attentat. Zeruya Shalev en réchappe mais est grièvement blessée et doit rester immobilisée plusieurs mois.

Dans une interview, elle dit en parlant de son écriture :

« J’ai l’impression d’écrire comme un poète, en refusant de trop planifier, en portant une grande attention au rythme, aux métaphores, à la musique de la phrase… »

En janvier 2018, elle est signataire avec 34 autres personnalités littéraires dont Etgar KeretDavid GrossmanOrly Castel Bloom et Amos Oz d'une lettre adressée au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui demandant le non renvoi des personnes réfugiées originaires de l'Érythrée et du Soudan.

Zeruya Shalev est mariée à l'écrivain Eyal Megged et est mère de trois enfants.

 

Œuvres traduites en français

  • Vie amoureuse [« Ḥayey ʾahabah »], trad. de Sylvie Cohen, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2000, 354 p. 
  • Mari et femme [« Baal ve-isha »], trad. de Laurence Sendrowicz, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2001, 404 p.
  • Thèra [« Terah »], trad. de Laurence Sendrowicz, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2007, 491 p.
  • Un petit garçon idéal [« Hayeled shel Ima »], trad. de Valérie Zenatti, Paris, L'École des loisirs, coll. « Mouche », 2009, 43 p. 
  • Ce qui reste de nos vies [« Shéérit Ha-khayim »], trad. de Laurence Sendrowicz, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Du monde entier », 2014, 415 p. prix Fémina étranger 2014

 

Prix et récompenses

 

 

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Editeur:  FOLIO - 2014   

                                                                                                                          

        Critique           _____________________________________________________  

 

Lexpress   24 novembre 2014
Captant admirablement l'intimité et les névroses des personnages, Ce qui reste de nos vies vaut aussi pour sa capacité à surprendre, passant volontiers d'une émotion à fleur de peau à un humour acide et à un questionnement métaphysique, tout en restant universel. 

Lexpress   04 novembre 2014
Autour de l'accompagnement d'une mère mourante, la romancière Zeruya Shalev dépeint la quête de l'amour à l'heure des bilans dans Ce qui reste de nos vies. 

 

"Difficile de critiquer un livre aussi dense, à la très belle écriture, qui se déroule comme les vagues du lac auprès duquel Hemda, la mère, la grand-mère, l'ancienne petite fille, a grandi au sein d'un kibboutz, dont elle a fui un jour avec son mari et ses enfants, son fils et sa fille, pour s'installer à Jérusalem. Elle est à présent mourante et ressasse ses souvenirs. Son fils qu'elle a privilégié et qui est devenu avocat des droits de l'homme, tente de protéger les Arabes, tandis que son couple se déchire. Sa fille qui a un mari aimant et une fille qui se détache normalement à l'adolescence, en raison de ce vide nouveau dans sa vie, va imaginer adopter un enfant, ce que personne n'accepte. 
Tout le livre pose la question de savoir à quoi faut-il consacrer sa vie lorsque la moitié si pas plus a déjà été vécue.
J'ai mis longtemps à lire ce livre, dont l'atmosphère ne se découvre que peu à peu. Aucun rythme trépident et pourtant ces vies israéliennes vécues au plus profond des personnages sont véritablement attachantes et méritent d'être découvertes. Je retiendrai en tout cas le nom de cette auteure pour me pencher sur un autre de ses romans et vérifier si elle atteint à nouveau ce niveau de vraie littérature". - Critique de Pirouette -

 

"Un livre exceptionnel, tant par ses qualités littéraires que par la finesse des analyses psychologiques.
En Israël, une mère, sa fille, son fils.
La mère, Hemda, âgée, en fin de vie, alterne lucidité et confusion. Que reste-t-il de sa vie ? Son passé, qui lui revient en souvenirs ou en divagations. Avant d'être une mère, elle a été une fille, élevée à la dure dans un kibboutz par un père pionnier qui lui a inspiré, qui lui inspire encore à la fois vénération et fureur ; fureur de ne jamais avoir été écoutée et comprise. Que reste-t-il encore ? Des regrets ; devenue mère quand elle a cessé d'être fille, elle n'a pas assez aimé sa propre fille et trop aimé son fils. Que faire de ce peu qui lui reste à vivre ? Trouver la paix ?
La fille, Dina, quadragénaire, mère à son tour, universitaire brillante. Un corps trop maigre, à l'image de son esprit tourmenté depuis l'enfance ; la frustration de ne pas exister pour sa mère ; un mari impénétrable ; une fille adolescente qui lui échappe. N'y a-t-il personne pour l'aimer ? Que restera-t-il de sa vie, que faire du reste de sa vie ? Finir une thèse d'histoire, naguère abandonnée ? Adopter un enfant, contre l'avis de son mari et de sa fille ?


Le fils, Avner, quadragénaire, père de 2 garçons, avocat des droits de l'homme. Un corps empâté, à l'image de sa mollesse de caractère. Etouffé par l'amour maternel, il a épousé à 20 ans sa première petite amie, devenue une mégère au physique épaissi ; ils ne se supportent plus, ce qui perturbe leur fils ainé. Que restera-t-il de sa vie, que sera le reste de sa vie ? Cette femme croisée de façon fugace aura-t-elle sa place ? Doit-il quitter le domicile conjugal ? Comment se rapprocher de son fils ?


Zeruya Shalev pénètre dans l'intimité quotidienne, dans les souvenirs, dans le tréfonds de l'âme de ses trois personnages. Elle les suit, les observe, les écoute. En même temps, elle est en eux, elle sait tout ce qu'ils pensent, tout ce qu'ils ressentent, elle connaît leurs espoirs, leurs craintes, leurs secrets.
Elle nous rapporte leurs gestes, leurs conversations, leurs pensées, au fil de leurs enchaînements, à la suite les uns des autres, dans un même alinéa, dans une même phrase, sans guillemets ou autre signe de ponctuation.
C'est extrêmement parlant. Et les trois dernières pages du livre, que j'ai relues plusieurs fois, sont très belles et très émouvantes.
Et moi, et vous, et nous, que restera-t-il de nos vies, que faire du reste de nos vies ?
Faut-il accepter simplement ce qui vient à nous, suivre ce que nous imposent ceux qui ont plus de caractère que nous, ou faut-il tracer nous-mêmes notre chemin, et donc l'imposer à nos proches au risque de les contrarier ?

Et si l'essentiel était l'amour - l'amour paternel, l'amour maternel, l'amour filial, l'amour tout court ... L'amour qu'on donne et celui qu'on reçoit". - Critique de Archie -

 

        Résumé          ____________________________________________________  

Hemda Horovitch vit sans doute ses derniers jours, mais l'image de ce lac, près du kibboutz où elle est née, s'impose encore avec force à sa conscience. Les souvenirs plus douloureux de sa longue vie se glissent eux-aussi dans sa mémoire, sans qu'elle puisse s'en libérer : son père trop exigeant, un mariage sans amour, puis cette difficulté à aimer équitablement ses deux enfants, Avner et Dina. Ces deux derniers lui rendent visite à l'hôpital de Jérusalem. Avner, le fils adoré, y rencontre une femme venue dire au revoir à son mari mourant et entame une étrange relation avec elle. Quant à Dina, la fille mal aimée, elle ne sait comment gérer l'éloignement de sa propre fille pour qui elle a sacrifié sa carrière. Débordée par le besoin de donner cet amour à quelqu'un, elle se met en tête d'adopter, envers et contre tous. Son désir de renforcer son foyer pour y accueillir un autre enfant risque bien de faire éclater sa famille ?

Zeruya Shalev sait parler comme personne des relations mystérieuses qui se tissent entre parents et enfants.


Dans une langue puissante, elle évoque la colère, le ressentiment, la frustration et la peur qui construisent les familles autant que l'amour et le bonheur d'être ensemble. Ce qui reste de nos vies est certainement son roman le plus envoûtant.

 

        Extraits            ____________________________________________________

"C'est peut - être ce que ressentent les morts, à supposer qu'ils ressentent quelque chose, la lourdeur de leur corps, la lourdeur de leur mort, la lourdeur de la séparation, car elle a l'impression qu'elle est en train de se séparer,qu'à l'instar du cheveu qui se détache sans bruit elle se détache de son corps, n'a plus ni poids ni emprise, le vent qui souffle à travers le rideau la soulève et l'emporte , elle plane sans force ni volonté dans l'immensité d'un ciel de givre, privé de limites et privé d'horizon..."

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"c’est une histoire qui a de multiples commencements en différents points du temps, qui aurait pu s’achever à de multiples reprises depuis un siècle que ça dure, seulement voilà, il y a tant de gens nés et morts au cours de toutes ces années, sans compter ceux qui sont morts directement à cause d’elle, à cause de cette histoire qui n’en finit pas, Avner est certain de n’avoir vu nulle part ailleurs une telle contradiction entre le tout et les éléments qui constituent ce tout, des éléments qui, comme la jeune femme assise en face de lui, n’aspirent qu’à la paix pour eux et leur famille, c’est-à-dire à la paix dans la région, telle est aussi son aspiration à lui, celle des membres de sa famille et de ses connaissances, celle d’Ali, comment expliquer que le tout composé de ces éléments-là arrive pourtant à précipiter les masses dans la direction opposée, celle de la radicalité et de la violence, chaque génération pouvant en rejeter la responsabilité sur telle ou telle personnalité, un responsable chasse l’autre, ils se suivent et se ressemblent, rien ne change, à croire qu’une force aussi brutale et puissante que le rayonnement fossile arrive à anéantir les aspirations fondamentales des êtres humains et à jeter les peuples dans une réalité sans espoir."

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"Je comprends les gens qui aspirent à ce qu'on les appellent maman ou papa, mais toi tu as déjà une fille, tu ne vois pas que c'est une différence fondamentale ? Tu es déjà mère, cela devrait te suffire, tu dois te contenter de ce que tu as et ne pas en demander plus. Si tu veux mon avis c'est lié à la ménopause. Un enfant ne te rajeunira pas, un enfant ne réparera pas tes erreurs, il ne nous rendra pas plus heureux. Tu ne peux pas prendre un pauvre gamin et le charger d'espoirs fous qui n'ont rien à voir avec lui. Bref, Dina, au lieu d'essayer de recréer un paradis perdu qui de toute façon ne reviendra plus, tu dois accepter ce que tu as et voir comment tu peux apprécier la vie telle qu'elle est".

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"C'était quoi, tout cela, se demanda-t-elle, ce n'est plus la question de savoir pourquoi cela a été ainsi, ni à quoi cela a rimé, mais simplement, c'était quoi en fait, comment ses jours s'étaient-ils succédé jusqu'à ce qu'elle aboutisse à cette chambre, à ce lit, de quoi s'étaient remplies les dizaines de milliers de jours qui avaient grimpé sur ce corps-là telles des fourmis sur un tronc d'arbre, son devoir était de s'en souvenir et voilà qu'elle n'y arrivait pas. Même si, au prix de rudes efforts, elle rembobinait tous ses souvenirs en vieilles pelotes et les imbriquait les uns dans les autres, elle n'arriverait qu'à reconstituer quelques semaines à peine, pas plus, alors où était tout le reste, où étaient toutes ses années, ce dont elle ne se souviendrait pas n'existerait plus, à moins que cela n'est jamais existé.
Comme après une catastrophe et alors qu'elle atteint le bout de sa vie, voilà que lui sont imposés à la fois le combat contre l'oubli et le devoir de perpétuer les morts et les disparus. Lorsqu'elle regarde de nouveau vers la fenêtre, elle a l'impression qu'il l'attend là-bas, le lac qu'elle a vraiment vu agoniser, le lac embrumé avec tout autour les marécages tendres et fumants et les roseaux qui poussaient jusqu'à hauteur d'homme et même plus, d'où les oiseaux migrateurs s'envolaient dans un battement d'ailes émus. C'est là-bas qu'il est, son lac, au cœur d'une vallée encastrée entre le mont Hermon et la haute Galilée, emprisonné dans des poings de lave figée, il lui suffirait d'arriver à se lever et à se traîner jusqu'à la fenêtre pour le revoir, alors elle se redresse péniblement afin que ses yeux, qui passent de son but à ses pieds douloureux, puissent évaluer la distance à parcourir".

                                 ____________________________________________________

" Cet instant qui a inversé l'équilibre entre les souvenirs et les espérances, d'où a-t-il donc surgi ? Rien ne l'y avait préparée, ni les livres, ni les journaux, ni ses parents, ni ses amis. Est-elle la seule sur cette terre à ressentir un tel bouleversement à un stade si précoce de son existence et sans qu'aucune catastrophe évidente ne l'ait provoqué, est-elle la première à remarquer que le plateau de la balance sur lesquels sont posés ses souvenirs explose, alors que celui de ses attentes est léger comme une plume et ne peut que tenter de récupérer ce qui a déjà été ? "                            

                                 ____________________________________________________

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La Sleeve de Nadou - Que du Bonheur -
  • Comment vous parler d'une décision qui a pris tant d'années avant d'être prise! Sans tabous, ni retenues aucunes, je vous emmène sur le chemin de ma Sleeve qui a eu lieu le 05/12/2016. Oui, mais! allez-vous me dire! C'est si récent! Qu'en dire! Suivez-moi
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